On parvient donc à évaluer
cette ligne à 92 54164/472773; ainsi nous avons navigué sur ce parallèle 34°
beaucoup plus loin que les Anciens n'ont connu. Nous avons déterminé cette
distance en longitude à l'aide de divers instruments, sans recourir aux éclipses
de la Lune ou d'autres phénomènes, d'après le mouvement du soleil en observant
toujours son élévation à l'heure qui nous plaisait et par l'intervalle parcouru
par le navire entre les deux horizons; ainsi, nous avons géométriquement déterminé
la distance d'un méridien à l'autre. Tout
cela, je l'ai amplement exposé dans un petit livre, avec des observations
sur la hauteur des marées sous chaque climat, en tout temps et à toute heure,
ce qui me semble ne devrait pas être inutile aux navigateurs. J'espère pouvoir
discuter cette matière avec Votre Majesté en vue d'améliorer la théorie. (
Les dimensions et la situation du nouveau continent ) Mon intention était,
en cette navigation, d'atteindre le Cathay et l'extrémité orientale de l'Asie;
je n'avais pas pensé rencontrer un tel obstacle du côté de la terre nouvelle
que j'ai découverte. Et si j'avais certaines raisons de penser la trouver,
je pensais qu'elle offrirait un détroit permettant l'accès de l'océan Oriental.
L'opinion admise par tous les Anciens était que notre océan occidental était
uni à l'océan oriental de l'Inde, sans interposition de terre. Aristote l'admettait
avec des arguments fondés sur diverses analogies. Mais cette opinion est entièrement
contestée par les modernes et l'expérience l'a révélée fausse. Qu'une terre
inconnue des Anciens, qu'un monde autre que celui qu'ils ont connu, ait été
trouvé, cela est évident. Cette terre est plus grande que l'Europe, l'Afrique
et presque toute l'Asie, si nous évaluons correctement son étendue.