( Observations ethnographiques en "Arcadie" ) Nous avons trouvé ces gens plus pâles que les précédents. Ils étaient vêtus de certaines fibres qui pendent aux branches des arbres et qu'ils tissent avec du chanvre sauvage. Ils ont la tête nue et de la même forme que les autres. Leur nourriture est faite en général de légumes, abondants et différents des nôtres par leur couleur et leur grosseur, mais excellents et délectables; en plus, ils se nourrissent de gibier, de poisson et d'oiseaux qu'ils prennent au moyen d'arcs et de rets. Ils font leurs arcs de bois dur, leur flèches de roseaux et en garnissent l'extrémité d'os de poissons ou d'autres animaux. Les animaux sauvages sont beaucoup plus féroces qu'en Europe, en raison de la continuelle poursuite des chasseurs. Nous vîmes beaucoup de leurs barques, taillées dans un seul tronc d'arbre, longues de vingt pieds, larges de quatre, construites sans l'aide de pierre, de fer ou d'autre genre de métaux. En effet, en tout ce pays, sur l'étendue des deux cents lieues que nous avons parcourues, nous n'avons pas vu une seule pierre, d'aucune sorte. Les habitants se servent du quatrième élément et brûlent ce qu'il faut de bois pour creuser le dedans d'une barque; ils façonnent de même la poupe et la proue de manière que le bateau puisse fendre l'onde de la mer.
Th. de Bry
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