Le procès de la veuve Lafosse, demeurant rue de la Pelleterie (actuelle rue St Jacques) est en fait le procès de la misère sexuelle, de la misère tout court. La veuve Lafosse, ramandeuse, mère d’un jeune garçon a une relation avec un homme marié (nommé Adam), ouvrier en “boitte”. Le petit garçon vient prévenir les voisines que sa “mère se mouroit pleine de sang”.
On va quérir Marguerite Vion “obstétrice” ( sage-femme) femme de Simon Lattier maître-chirurgien qui a déclaré: “ qu’elle l’a trouvée moribonde sur son lit, baignée de sang et l’ayant visitée pour voir la cause de la perte de sang elle auroit trouvé “un faux crime” qu’elle auroit tiré de son corps et mis sur son assiette le faisant remarquer à plusieurs femmes voisines....” Plusieurs femmes témoigneront de “l’espèce d’arrrière-faix” (placenta-foetus) que l’on auroit tiré de son corps puis jeté au feu après qu’on l’eut fait voir sur une assiette”. En fait, la veuve Lafosse est accusée d’avoir avorté, provoqué une “fausse-couche”. Son com-pagnon “Adam” ne sera même pas entendu au procès. Aucune condamnation ne figure dans les pièces du procès. Sans doute la pauvre ramandeuse est-elle morte avant la fin de la procédure.
Procès pour avortement