Des querelles de voisinages viennent alourdir l’affaire et sont peut-être même à l’origine du procès. L’atelier de Baril est bruyant. Il gène. Il est surtout trop proche de la maison du Sieur d’Ancourt. Vient d’ailleurs témoigner Pierre Chambeil, “ prévost de salle pour la danse N'est parent ny allié serviteur ny domestique des parties Dépose que demeurant chez ledit Delorme maître de danse, il montoit quelquefois pour se desennuier à la chambre du nommé duval où il a vu un ouvrage d'os ou d'yvoire figure du membre viril avec ses parties, et ayant demandé audit duval l'usage qu'on en pouvoit faire ledit duval luy dit que cela se démontoit en deux pièces où l'on mettoit du lait chaud lequel à l'autre bout il y avoit une seringue pour pousser ledit lait et que cela servoit à divertir des filles des femmes et des religieuses, ce qui fit que le déposant donna avis audit delorme auquel ledit duval quelque temps après le fit voir audit delorme et à ledit abbé, et à la nommée Pouchin et est ce qu'il a dit seavoir.” L’objectif était de faire déguerpir ledit Baril. Il s’avère que la femme Pouchin est illettrée. On lui a très certainement suggéré sa déclaration si saisissante (Pièce n°1). Il faut noter que le sieur Delorme, maître à danser et le Sieur d’Ancourt ne sont pas appelés à témoigner.
Pour divertir les religieuses...
Illustration Martin Van Maele